photo réalisée par Rosalie Colfs

photo réalisée par Rosalie Colfs
photo réalisée par Rosalie Colfs

samedi 3 novembre 2012

Frères à la vie, à la mort

Tel est le titre du livre-mémorial du père Zacharie Bukururu, qui raconte le massacre de 40 séminaristes le 29 avril 1997, en pleine guerre civile, pour avoir refusé de se plier à la ségrégation fondée sur l'appartenance ethnique.

















A 5h00 du matin, des hommes en arme sont arrivés par les champs et ont fait irruption dans le dortoir. Il nous raconte ces longues heures, interminables, épouvantables.
Il nous explique de quelle manière, dans un contexte de tension ethnique extrême et de guerre civile, il instaure progressivement dans son établissement, un dialogue entre élèves hutus et tutsis alors qu'à l'extérieur, les jeunes de leur âge, ne songent qu'à s’entre-tuer.  Il met l'accent sur la prière, le travail intellectuel autant que manuel, le sport et la danse traditionnelle.

















Aujourd'hui, cet  homme, malgré les blessures de son âme, transcende sa souffrance et se libère de celle-ci par  son témoignage qui nous invite à réfléchir au sens et à la valeur de la vie.



vendredi 2 novembre 2012

Moment détente et bien-être à la burundaise

Au pied du mont Kibimbi, à 10 km de Buta par une mauvaise piste, on s'enfonce doucement dans une forêt ancienne.  L'ambiance est magique, le temps est suspendu, les arbres sont majestueux. 

On imagine des druides, des gnômes et des nymphes, tellement cette nature généreuse invite au conte de fée.




Dans un décor grandiose, qui me fait penser au Cirque de Gavarnie, nous nous arrêtons sur la gauche du chemin pour découvrir dans une pénombre de sous bois, des bains naturels d'eau chaude.









Les femmes et les enfants se baignent des heures
durant dans la plus grande vasque, alors que les 
hommes se
retirent un peu plus loin dans un bassin plus petit.


Au moment où nous entrons dans l'eau, le silence est total, nous sommes épiés de toute part, le temps de retenir son souffle.




Et puis, la vie semble reprendre son cours, les femmes se frottent l'une l'autre la plante des pieds à l'aide de gros galets. Les enfants se lavent, se baignent, se détendent.



Posted by Picasa

Pause "restaurant" chez Anastasie ou estomac brouillé à l'africaine


A Bururi, en plein bled, (comme en témoigne la photo de la rue principale), nous cherchons un restaurant où nous pourrons dîner rapidement avant de reprendre la route.

A la quête du restaurant d'un centre de formation qui sera malheureusement fermé, nous nous "attablons" chez Anastasie.

L'avis du Petit futé sur CHEZ ANASTASIE :

Situé en face du marché, près du dépôt de la Baraudi et de l'hôtel Phoenicia, ce cabaret est communément appelé "ku mpene" parce qu'on y prépare de bonnes brochettes de chèvre (impene). 



 A notre arrivée, tout le monde s'affaire.  On vient de tout le village pour apporter Coca et Fanta, viande de chèvre plus ou moins congelée dans un plastique, braise bien chaude et piques à brochettes taillées dans des rameaux.

Chez Anastasie, il n'y a ni menu ni enseigne , on prend place sans façon sur la terrasse, il n'y a manifestement qu'une table.
A la manière dont les villageois s'attroupent pour nous observer, j'en déduis que le muzungu est rare dans cette petite gargote.

Pendant que le premier cuistot ajoute du charbon de bois de fabrication artisanale et active la braise, son acolyte coupe les morceaux de chèvre et les enfilent sur les bouts de bois.







Zoé, très intriguée, voire un peu inquiète, s'assure que les règles HACCP sont bien respectées dans ce cagibi en bois qui fait office de cuisine.

Les observations sont troublantes, mais néanmoins, l'expérience est sympathique et l'ambiance bon enfant.

En attendant que les brochettes de chèvre cuisent, nous déambulons à travers les quelques rues entre les échoppes où l'on vend à la fois des T-shirts à l'effigie de Barack Obama, mais aussi des haricots, de la farine, des casseroles, des cacahuètes, des tongs, des mouchoirs, ... Ces petites boutiques se suivent et se ressemblent.

Plus loin, les femmes vendent leurs fruits et légumes au marché.

Frugal, le repas sera avalé en 15 minutes.
2 brochettes trop cuites par personne dont 1 morceau sur 2 sera du foie. (un vrai délice)

Nous quittons cet endroit charmant espérant que notre estomac s'en sortira indemne.

Verdict: pour Luc, l'expérience sera fatale et l'on écourtera les vacances d'une journée.


Posted by Picasa

Au bord du chemin ...








"muzungu, muzungu" crient les enfants.
'blancs, blancs"

Les pistes en pick-up, c'est ce que Joséphine aura préféré en vacances.






















Du thé à perte de vue


Posted by Picasa

SAVONOR, la plus grande entreprise de transformation d'huile de palme du pays


Rumonge: l'une des villes les plus anciennes du Burundi, ses activités se concentrent autour de la pêche, du commerce et surtout de la transformation de l'huile de palme qui constitue la richesse de toute la région.


Dans toute la plaine de Rumonge et jusqu'à Nyanza-Lac, on peut voir sur le bord des routes, de petites presses artisanales permettant d'extraire l'huile de palme à partir des cosses issue des noix palmistes.

Version artisanale:






La culture des palmiers à huile est lucrative et fait vivre la plupart des exploitations locales.
Depuis longtemps, on cultive les palmiers dans la plaine de l'Imbo, où la chaleur et l'hydrographie sont propices à sa croissance. Au-delà de 1000 mètres d'altitude,  ces arbres ne se développent pas .




Version industrielle:   Le directeur de production de l'entreprise nous ouvre ses portes.
Les producteurs locaux viennent de toute la plaine sur leurs vélos surchargés de grappes destinées à être pesées et revendues à l'usine.                     La récolte des fruits (dattes) a lieu en ce moment et la route du littoral se colore d'innombrables bidons d'huile jaunes que l'on transporte à pied ou à vélo vers les presses artisanales ou industrielles.  L'entreprise SAVONOR, deuxième entreprise du pays, après BARAUDI (bière locale) fabrique l'huile de palme et le savon pour le Burundi et le Rwanda.

Les revenus sont engrangés par les producteurs et les récoltes sont traitées en grande partie dans des presses de transformation artisanale, consommatrices de bois.


L'huilerie industrielle SAVONOR ne récolte qu'une partie de la production locale, c'est la raison pour laquelle, depuis 2007, elle a acquis des terres supplémentaires en périphérie de Bujumbura, 


afin d'augmenter la capacité de production.
De couleur rouge orangée, extraite de la pulpe des fruits par pression à chaud, l'huile est commercialisée pour ses usages alimentaires et pour la savonnerie.









Rumonge, c'est aussi une ville de pêcheurs


Rumonge dispose également d'un accès lacustre et d'une position charnière entre la route d'altitude menant dans l'intérieur du pays montagneux et celle du littoral qui conduit  à la capitale.

La vente de la pêche est une activité ancienne sur le lac Tanganyka, très poissonneux, où cohabitent des poissons pélagiques comme les ndagalas et des gros prédateurs comme les "capitaines" et sangalas.


Les petits poissons séchés au soleil sont vendus sur de petites assiettes le long des routes.






jeudi 1 novembre 2012

Escapade dans la réserve naturelle de Kigwena

La forêt de Kigwena est l'une des plus anciennes réserves protégées du Burundi. A l'origine, elle couvrait une superficie 4X plus grande, qui n'a cessé de se réduire par le fait de l'homme (coupes sauvages et aménagements pour des cultures vivrières et industrielles comme le palmier à huile). 
Cette réserve est l'unique échantillon de forêt mésophile périguinéenne au Burundi.  L'écosystème est identique à celui des rebords de la cuvette congolaise ou du Gombe en Tanzanie).

C'est une forêt dense où les cimes étalées des arbres se situent à plus de 30m de hauteur.


Des lianes s'accrochent aux arbres et des fougères au sol. Les champignons y sont nombreux, on en recense plus de 60 espèces de type russules, chanterelles, bolets et lactaires. 




Cette promenade au coeur de la forêt primaire nous rappelle nos bonnes balades d'automne du côté de Chimay, à la cueillette des heures durant de chanterelles en tube, girolles, cèpes, ...




Cette forêt comprend des babouins.  Selon notre guide, il en resterait 70 répartis en 3 familles, mais nous n'en n'avons pas vu, ni entendu un seul.  


En revanche, les moustiques voraces se sont emparés de nos jambes en moins de temps qu'il ne le faut pour vous l'écrire.
Nous ne verrons pas non plus le très fameux mamba noir qui est le nom du serpent tellement redouté par les burundais.