photo réalisée par Rosalie Colfs

photo réalisée par Rosalie Colfs
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vendredi 1 juin 2012

Quelque part ... entre terre et mer, un dimanche de juillet 2011


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?


Que dire de notre retour à terre, si ce n'est une immense sensation de "lendemain de la veille".
Après l'effervescence des fêtes et des retrouvailles, après avoir vidé le grenier et rempli nos armoires de vêtements, jouets et autres colifichets inutiles, il nous faut retrouver des points de repère, remettre des chaussures trop serrées, ressentir le froid et l'humidité nous traverser le corps jusqu'aux os.

L'avitaillement (faire des courses pour plusieurs mois) de Kakao à l'aide de l'annexe (dinghy qui sert à sortir du catamaran et accoster sur terre) a fait place aux caddies remplis du Colruyt.  L'abondance des magasins nous donne la nausée et pourtant le Colruyt ne ressemble en rien à une épicerie fine.  Après avoir traversé des pays tellement pauvres où la pêche, le marché local et les quelques petits magasins peu achalandés satisfont les besoins quotidiens, nous vivons difficilement ce décalage où tout nous semble superflu, sophistiqué.

Le désenchantement est total dès que l'on est confronté au service administratif, que ce soit celui de la poste, l'assurance auto, l'immatriculation, la mutuelle, le jury central de la communauté française, ... où une remise en ordre administrative simple (nous sommes juste partis 1 an) est difficile, ne rentre pas dans les cases prévues ... la rigidité dans toute sa splendeur, la manifestation d'une société qui veut tout prévoir, tout formater. 

Aujourd'hui, après 3 semaines, nous avons un immense sentiment d'étroitesse.
Après avoir osé franchir le pas, osé décider d'arrêter une machine au quotidien qui tourne sans encombre, osé vivre autrement, osé quitter "nos certitudes" pour aller vers l'inconnu, osé affronter la mer et le vent ... 
Après avoir goûté à la liberté, oui, tout nous semble trop petit!
Nous revenons manifestement différents, notre regard sur le monde et les autres a changé et plus que jamais, nous sommes déterminés à oeuvrer à la construction d'un monde où les besoins fondamentaux sont rencontrés et respectés. 
Finalement, c'est quoi la vie?
N'est-ce pas OSER et aller au bout de ses rêves ... 

extrait:http://levoyagedekakao.blogspot.com, 24.07.2011


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